Raja Yoga et stress
Par Patrick Vesin
Le stress devient de plus en plus préoccupant dans nos sociétés modernes. Il envahit tous les instants de notre vie, qu’elle soit personnelle ou professionnelle. Tout s’accélère et progressivement apparaît une forme de « super stress ». Pour répondre à cette forme nouvelle de stress, il faut des moyens, non pas théoriques, mais pratiques, des réponses pour l’ici et maintenant
- Dr Lionel Coudron
Premièrement, le stress est une force positive et naturelle qui contribue à notre survie
Le stress fait partie de notre vie, que nous le voulions ou non. Il est donc impossible d’éviter le stress. Mais nous pouvons apprendre à mieux le gérer, à l’utiliser à notre avantage.
Dans une première étape, il est important de prendre le temps de bien comprendre ce qu’est le stress. Il est faux de croire que nous devons l’éviter.
Cependant, trop de stress nuit à notre rendement et trop peu engendre l’ennui. La sagesse consiste donc à ne pas sous-estimer ni surestimer nos capacités de résistance.
Le premier pas consiste à découvrir comment nous pouvons faire le plein d’énergie; et à identifier ce qui nous fait perdre de l’énergie.
Nous trouvons également la façon dont nous réagissons durant les périodes stressantes. En effet, ces réactions sont pour nous un signal d’alarme. Ces signaux d'alarme peuvent se manifester sur le plan physique, émotionnel, mental ou par un changement de comportement.
Deuxièmement nous identifions nos sources de stress
Un agent stressant peut être défini par tout ce qui provoque la production d’hormones du stress.
Ils sont multiples et variés: stresseurs découlant de l'environnement (physique, socio-économique), de l'organisation du travail, les stresseurs physiques, du mode de vie, de l'hygiène de vie, les stresseurs psycho-émotionnels (professionnel, relationnel familial ou conjugal), les stresseurs absolus (Toutes les personnes confrontées à ces stresseurs les interprètent comme étant stressant: ce sont des stresseurs objectifs et universels. Exemple: un tremblement de terre, les stresseurs relatifs (Seulement certaines personnes confrontées à ces stresseurs les interprètent comme étant stressant), les stresseurs aigus (Ils ne sont pas nécessairement mauvais pour nous, puisqu’ils stimulent la sécrétion d’hormones qui nous aident à gérer une situation), les stresseurs chroniques (Ce type de stresseur découle de l’exposition prolongée et répétée à des situations qui nous font sécréter les hormones du stress).
Troisièmement, nous prenons conscience de nos pensées
Nos pensées ont une influence sur la perception que nous avons des situations. Elles peuvent nous amener à considérer les événements sous un jour négatif.
Mais...Nous avons le pouvoir de remettre en question les pensées génératrices de stress. Nous pouvons les remplacer par des pensées plus positives et constructives.
Quatrièmement, nous apprenons à utiliser efficacement notre temps et à profiter du moment présent
Nous prenons donc le soin d’établir nos priorités, nous regardons ce qui encombre notre temps et nous réfléchissons à la façon dont nous l’utilisons.
Nous installons un équilibre entre notre vie professionnelle et notre vie personnelle.
Cinquièmement, nous évaluons et nous nous constituons un solide réseau de soutien
Nous prenons le temps de le maintenir. Nous sommes conscient du fait que les relations humaines peuvent contribuer à notre bien-être.
Nous apprenons donc à bien communiquer afin que nos relations soient positives et nous remplissent d’énergie.
Sixièmement, nous apprenons à utiliser des méthodes qui nous aideront
La relaxation, la méditation, le yoga, le taichi, le qi gong, etc.
" Il est essentiel que chacun de nous apprenne à se connaître, à connaître ses aspirations, ses besoins, son rythme personnel puis, parce que c’est une question d’autoprotection, apprenne à s’écouter, à suivre obstinément son rythme, à tenir compte de ce qu’il nous indique, et à ne jamais dépasser sa limite." Hans Selye
2.Le Raja Yoga, une aide considérable
À la lumière de cette information, le Raja Yoga, sans être une solution-miracle, peut apporter une aide considérable.
Le Raja Yoga est une solution par l’approche physique qu’il propose permettant ainsi d’éliminer ou de diminuer les réactions dues au stress.
Les postures (asana) ont des effets bénéfiques sur la colonne vertébrale, les systèmes circulatoire, nerveux, glandulaire, respiratoire, digestif. Elles accroissent l’énergie ; elles augmentent la résistance à la fatigue et à la maladie. Elles contribuent à développer la souplesse; ceci permet une diminution de la tension sur les articulations et des maux et douleurs qui y sont associés. Elles permettent de rétablir un contact plus profond avec le corps pour mieux le connaître, prendre conscience de ses tensions musculaires et ainsi répondre à ses besoins en évitant d’accumuler les tensions.
La relaxation apaise le système nerveux.
La pratique de la respiration consciente (Pranayama) clarifie l’esprit, apaise les émotions et libère le flux d’énergie qui nous dynamise. Dans un article paru dans le journal Le Devoir le 27 mai 1993 intitulé : « La voie respiratoire, la pratique de la pneumoventilation peut aider à combattre le stress, la dépression, la douleur et la violence », le docteur André Lapierre, cardiologue à l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont de Montréal mentionne l’approche globale du traitement de la maladie coronarienne préconisée par le cardiologue américain Dean Ornish qui a donné des résultats exceptionnels. Parmi les solutions retenues dans cette approche : une heure de yoga par jour! Il conclue : « Si la pratique du yoga (incluant l’alimentation végétarienne) peut arriver à ouvrir des artères, on peut à bon droit espérer que la pratique de la pneumoventilation soit une bonne façon pour les jeunes (et les moins jeunes) de combattre le stress, etc… »
Le Raja Yoga est également une solution par l’approche intérieure qu’il propose.
Il nous propose un code d’éthique (Yama) dont l’objectif est d’éliminer les perturbations mentales et émotionnelles, la pratique de principes personnels (Niyama) pour vivre plus en harmonie avec soi.
Par l’intériorisation (Pratyahara), nous sommes amenés à observer ce qui se passe à l’intérieur de nous (connaissance de soi).
Par la concentration (Dharana) nous apprenons à maîtriser la pensée (afin d’empêcher les jeux du mental, sources de stress) et à utiliser le pouvoir créatif de la pensée.
Par la méditation (Dhyana), nous rejoignons en profondeur la source éternelle en nous-mêmes, une base faite de paix, de joie, de confiance en soi et en la vie, de force intérieure. « Selon les chercheurs, la méditation accroît l’épaisseur de la matière grise, renforce le système immunitaire et réduit la tension artérielle. La méditation peut contribuer à la guérison de diverses maladies et la prévention d’autres maux. Méditer permet aussi de se centrer sur le présent, de se tenir à l’écart des ruminations négatives et de se déconnecter de cette spirale infernale.» (Journal Le Devoir, 12-13 janvier 2008).
L’objectif ultime étant de s’installer dans un état de plénitude (Samadhi).
3. En conclusion.
Selon nos réactions personnelles révélatrices de stress, les solutions envisagées seront différentes. Par exemple, on ne propose pas la même approche à une personne dont les batteries sont à plat et à une autre qui roule en cinquième vitesse tout le temps.
Le Raja Yoga s’insérera dans un ensemble de solutions. En le considérant comme un aspect de la solution, et non comme la solution, il prendra toute sa place. Le résultat final sera d’autant plus bénéfique pour la personne qui aura su aller chercher toutes les ressources lui permettant de retrouver un équilibre.