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Patrick Vesin

Raja Yoga

Voyage au centre de l'Être intérieur

Rejoignez le centre de l’être et qui nous relie à des principes fondamentaux universels (lois), donc à l’essentiel.

1- Pour définir cette démarche spirituelle, il existe quatre (4) images qui peuvent nous aider à la comprendre.

a) La voie, le chemin

C’est l’image la plus courante évoquant l’idée de pèlerinage, de traversée, d’une personne qui chemine.

b) La quête, la recherche

Cette image sous-entend qu’il y a quelque chose de caché à découvrir, qu’il y a donc un chercheur.

c) Le combat

Cette image insiste sur le fait qu’il y a des épreuves, qu’il y a un adversaire à affronter, qu’il faut dépasser la peur. Elle implique donc un guerrier.

d) Le travail

Cette image fait comprendre qu’il y a une pratique, un apprentissage et une autodiscipline à avoir. Elle met en avant l’idée d’un travailleur.

Ces images ont leur limite car elles supposent qu’il y a un point de départ et une arrivée, alors que nous sommes déjà arrivés. Il s’agit donc simplement de se réveiller d’un hypnotisme (je me crois séparé!) ou encore de se détacher des illusions qui recouvrent l’être dont nous sommes coupés.

- Arnaud Desjardins

2- Le But

a) Il peut s’énoncer de deux façons :

J’aspire à ce que je pressens d’une grande transformation intérieure, d’une réalisation
Je ne peux plus continuer à fonctionner de la manière dont je fonctionne, à tous les points de vue.
Une approche toute simple pour le dire : être heureux, pleinement heureux, heureux toujours. Donc ne plus être malheureux et ne plus souffrir. Cette demande, cette vérité est en nous.

b) La condition normale de l’être humain

Quand les situations me sont favorables (rassurantes, agréables, bonnes, celles que j’aime, qui me détendent), je suis heureux
Quand les situations me sont défavorables (inquiétantes, désagréables, mauvaises, celles que je n’aime pas, qui me frustrent), je suis malheureux
Tout est fonction de l’extérieur.
Donc au départ nous avons tendance à vouloir éviter les situations dites malheureuses et à chercher et multiplier les situations dites heureuses.

c) Cette démarche spirituelle propose une transformation radicale

Elle promet un éveil, une libération, une découverte de la totalité de soi-même qui ne peut pas mourir, complètement libre de tous les conditionnements, non impliquée dans le temps, l’espace et la causalité.
Comme tous les enseignements spirituels, le Raja Yoga nous indique la seule vraie solution :
S’établir dans un état heureux de plénitude, serein, sans souffrance, sans peur, sans manque, un bonheur ne dépendant plus des événements dont nous sommes habituellement esclaves.

L’illusion consisterait à croire que l’éveil intérieur nous évitera les épreuves, les coups durs, les événements dits douloureux.

d) Importance de savoir se situer

Le Raja Yoga consiste à mettre un pied devant l’autre, à partir de là où nous sommes, à diminuer et supprimer ce qui nous sépare du but. La seule possibilité de progresser est de prendre appui sur l’instant présent et d’admettre l’idée que la paix peut être ici et maintenant, sinon elle ne viendra jamais et il y aura alors toujours dans la pensée : d’accord…mais….

Quand tu parles de maintenant, tu le penses. Dès que tu le penses, tu n'y es plus. Il y a toujours un léger décalage, car on ne peut pas définir maintenant. La mauvaise façon de s'y prendre serait de se demander : Comment je vais faire pour arriver à vivre le moment présent d'une façon perma¬nente? Ce qui reviendrait à projeter la présence dans le futur! La seule possibilité de faire cet exercice, c'est maintenant. Si tu le fais une fois, tes actes auront une qualité d'être durant plusieurs heures. Tu seras en relation avec l'être et non avec l'avoir. La pratique ce n'est pas obtenir quelque chose, c'est mourir, là, tout de suite.
Daniel Morin

d) La première étape

Il s’agit de découvrir en quoi consiste notre prison, de quoi nous sommes prisonniers,
esclaves : la pensée « Moi ». Au départ, nous ne sommes pas conscients de notre
mécanicité, de notre statut de marionnette.
Le mur de la prison est en moi, le gardien de la prison est en moi.

f) Idée capitale

Le cheminement spirituel est la seule activité humaine qui ne rencontre jamais d’empêchements.

3- Développer l’attitude du chercheur

Cela implique la vigilance et devenir non pas des chercheurs de vérité mais des chercheurs de l’erreur afin de dissiper les erreurs. Alors la Vérité se manifestera.

4- Les trois piliers, les trois niveaux d’être et de conscience, les trois niveaux d’influence

a) Les trois piliers : corps, cœur, tête

Dans la démarche du Raja Yoga le travail sur les trois (3) plans est essentiel.

• Conscience du corps: développer la conscience du relâchement des muscles et de la sensation, conscience de notre présence physique, conscience de la respiration, conscience de l’énergie qui nous anime.
• Purification des émotions: les accepter, redonner la vie au cœur, ouvrir son cœur à certaines influences. Le but : l’amour véritable, la paix du cœur, la joie profonde.
• Maîtrise des pensées: être vigilant par rapport aux pensées, développer une pensée juste (une pensée lucide et utile qui voit) et une approche positive de l’existence, apaiser la pensée.

b) Les trois niveaux de conscience.

À quel niveau parlons-nous ? Si nous utilisons l’image de la traversée :

• Celui de la rive que nous voulons quitter, c’est-à-dire la condition humaine ordinaire faite d’erreur et d’illusion, d’attraction et de répulsion, d’espoir et de peur.
• L’autre rive, réalité vécue sans égocentrisme. Ce niveau est exprimé en termes d’aisance, de spontanéité, de non effort.
• Entre les deux, la traversée.

Selon l’endroit où l’on se trouve, les réponses qui nous sont données par l’instructeur de Raja Yoga ne seront pas les mêmes.
Nous allons, à travers ce cheminement, mûrir, croître en compréhension, en conviction, en sagesse.

c) Les trois niveaux en nous.

• le mental (manas), niveau mécanique subjectif de distorsion, plus puissant que nous le croyons, coloré par l’éducation, les impressions inscrites en nous, les dynamismes de l’inconscient que nous projetons sur les situations actuelles. C’est de lui que vient la difficulté, la souffrance et non des situations elles-mêmes car il crée un deuxième : ce qui selon moi devrait être, ce qui aurait pu ou dû être ou ne pas être.

Il crée le mensonge, complique en refusant que ce qui est soit, en comparant ce qui est avec ce qui aurait pu être ou ce qui aurait pu ne pas être.
Des situations, le mental en fait des problèmes.
Ce niveau est dominé par les émotions.

• Celui de l’intelligence objective, la buddhi, une intelligence lucide qui voit, qui ne cherche pas si cela me convient ou non, mais si c’est vrai ou non.
• Un troisième niveau plus profond appelé prajna, connaissance immédiate ou sagesse intuitive. A ce niveau, la perception est plus profonde que celle de l’intelligence lucide. C’est une vue pénétrante de la réalité impliquant la participation, la compréhension du cœur qui vient avec le oui c’est ainsi, que cela me plaise ou non. Elle nous fait sentir avec certitude, paisible et unifié, l’action à accomplir.

d) Les trois niveaux d’influence

Ces influences nous inspirent, nous nourrissent ou nous conditionnent.

• Presque toutes les influences ne peuvent pas nous aider et ne font qu’accroître notre sommeil.
• Les influences qui proviennent d’une source authentique et qui sont restées intactes. Exemple : art sacré, certains types de sculpture et d’architecture, cérémonies et rituels, monastère, guide spirituel, etc…
• Les influences mélangées. Celles qui ont une origine juste supérieure au niveau humain ordinaire mais qui ont dégénéré parce que se sont mêlées des interprétations fausses de ceux qui les ont transmises.

Le Raja Yoga est une démarche traditionnelle authentique. Mais il n’est pas à l’abri des déformations. La vigilance demeurera donc toujours essentielle.
Les huit (8) étapes de Patanjali sont-elles abordées ?
L’instructeur nous aide-t-il à révéler notre maître intérieur ?
L’instructeur fait-il preuve d’authenticité ?
L’instructeur (qui n’est pas nécessairement un être réalisé) démontre t’il qu’il vit ce qu’il enseigne ou du moins qu’il est sincère dans sa démarche d’intégration des enseignements proposés ?
Etc.

Il faudra savoir reconnaître ce qui nous aide à progresser (et donc être capable de donner sa confiance) et ce qui nous maintient dans le sommeil, l’ignorance.

- Swami Sivananda

Patrick Vesin

http://satoshi.yoga/Raja
Par courriel: patrick à satoshi.yoga