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Les 9 obstacles du chemin yogique

par

Véronique Pierre

« L'obstacle n'est pas quelque chose qui se dresse sur notre chemin. C'est le chemin lui-même.»
(Proverbe Zen)

Souvent lorsqu’on entreprend une nouvelle activité, un nouveau livre, un nouveau cours, nous sommes envahis d’un enthousiasme accru. Nous nous donnons au maximum, nous nous investissons avec toute notre âme, nous nous éduquons sur le sujet à travers livres, articles, vidéos, etc. Bref, comme on dit au Québec « on en mange » en masse. Puis un jour, vient la fin de la lune de miel, et on se surprend à soudainement vouloir sauter une pratique, à se donner des raisons pour ne plus s’impliquer autant; voire même chercher ailleurs pour une nouvelle sensation forte.

Tout cheminement spirituel subit aussi ce phénomène. Au début, nous sommes disciplinés face à tout ce nouveau et les résultats qui en ressortent, puis éventuellement, on commence à moins sentir cette ardeur, cette connexion; on saute des pratiques, on se questionne…

Dans la fameuse œuvre classique des Yoga Sutras, Patanjali nous a identifié cette période critique en tant que 9 obstacles que l’on rencontre sur notre chemin yogique.

Ces 9 adversités sont :

  • Vyadhi - la maladie physique
  • Styana - la langueur de l’esprit, la difficulté à transformer ses pensées en action
  • Samsaya - le doute, le scepticisme, l’indécision
  • Pramada - la négligence, manque de persistance dans une pratique attentionnée
  • Alasya - la paresse mentale et physique
  • Avirati - la désir face aux objets sensoriels, vie matérielle
  • Brantidarsana - L’illusion, mauvaises compréhensions
  • Alabdhabhumikatva - échec à atteindre les étapes de la pratique
  • Anavasthitatvani - le déséquilibre, l’instabilité à maintenir ou continuer le progrès de sa pratique


La bonne nouvelle est que Patanjali nous enseigne aussi à comment contrer ces obstacles et ce, en nous ramenant à des principes de base du cheminement.

108.3 Veronique Pierre




Je me rappellerai toujours ce printemps 2017, où je n’y croyais plus. Je ne comprenais plus pourquoi j’enseignais le yoga. Perdue et parfois même agressée par la commercialisation de cette discipline que je considère sacrée, je ne savais plus si j’avais envie d’évoluer dans le monde yogique occidental. Puis, pendant une méditation (et notez qu’il était très difficile pour moi de m’asseoir plus de 15 minutes pendant cette période), j’ai entendu une voix qui m’a demandé « Qu’est-ce qui t’a allumé en yoga au départ? Qu’est-ce que le yoga t’apportait avant que tu ne deviennes professeur? » Après quelques secondes d’introspection où je me suis vue dans différents studios ou cours de mes premières années de pratique, j’ai ressenti soudainement toute cette légèreté et simplicité m’envahir. C’était cette invitation à premièrement, me relaisser guider. Trop souvent en tant que professeur, on enseigne, on pratique chez nous, mais il peut aussi manquer ce lâcher prise total de se faire guider au lieu de tout planifier soi-même.

J’ai donc décidé de prendre un cours de débutant à l’Ashram Sivanada à Montréal. Mon seul but était d’arriver là comme un canevas blanc. C’était une série de 4 cours d’introduction pour ceux qui n’en ont jamais fait. Je m’étais promise de ne rien dire de mes années de pratique et mon titre de professeur, car je ne voulais pas que ça l’influence l’enseignant. Mais vous savez comment la vie a cette façon de coordonner les choses, n’est-ce pas? Dans le cours, il y avait une autre pratiquante qui faisait du yoga depuis un bonne dizaine d’années et qui voulait revenir aux principes de base. Alors dès le premier cours, je me suis présentée en tant que professeur qui aussi avait ce besoin de revenir à la source, de redécouvrir le yoga comme si je ne connaissais rien du tout.

Ah, que j’aimerais tant que tout le monde puisse expérimenter ce que j’ai vécu pendant ces 4 semaines. La seule image que je suis capable d’utiliser est celle- ci : comme le vent peut effleurer d’une douce caresse votre visage, je ressentais cette caresse intérieurement.

Quoique je sois tombée surtout dans le Raja Yoga (yoga du contrôle du corps et de l’esprit), depuis 3 ans, j’étais aussi très dans le Jana Yoga (yoga de la sagesse, plus intellectuel). Je dévorais la littérature classique de notre discipline et j’essayais de comprendre le plus possible comment l’inculquer dans ma vie occidentale. Après mon mois d’introduction chez Sivananda, tous les concepts, les idées, et aussi il faut se l’avouer, le côté professionnel qui entourait mon yoga ce sont effondrés et je vivais pour la première fois depuis longtemps cette connexion simple à mon essence pure. Simplement être… là, dans le moment, sans avoir à penser ou contrôler quoique ce soit.

Ceci a beaucoup changé ma carrière par la suite; ou plutôt l’a aidée à se restructurer car j’avais déjà intellectuellement entrepris des changements. Mais d’avoir vécu ce retour à la source du « pourquoi le yoga dans ma vie? », ça m’a aidé à l’inculquer d’abord encore plus en moi, pour ensuite pouvoir l’exprimer dans mon environnement et ma vie.

La leçon derrière tout cela est que lors qu’on arrive à identifier ce qui attaque notre pratique, on devient plus conscient de cet obstacle, on apprend à l’accepter et ensuite l’utiliser et le transformer en un outil d’évolution et de persévérance.

À travers une série d’articles j’explorerai chacun de ces 9 obstacles pouvant menacer votre pratique et j’offrirai trucs et astuces, en plus de ceux partagés par ce grand maître, afin de pouvoir passer au travers de ces défis avec le plus de grâce possible. Pour avoir moi-même passé par la panoplie complète de ces 9 obstacles en plus de 20 ans de pratique, je comprends les doutes et frustrations que vous pourriez rencontrer sur votre voie. De plus, vivant dans une société où le rythme n’a jamais été aussi accéléré, apprendre à comment vivre une vie yogique intégrale parmi le tohu-bohu du quotidien fait partie de mon nouveau chapitre en tant qu’enseignante du yoga. C’est une chose de pouvoir atteindre un certain « samadhi » enfermé(e) dans une cave ou un ashram pendant des années, c’est autre chose que de pouvoir le trouver dans sa vie quotidienne entre travail, vie familiale, et obligations journalières.

Comme mentionné au chapitre 1.31 des Yoga Sutras, il existe quatre souffrances reliées à ces neuf entraves qui nous laissent ou nous ramènent à un état de vibration basse :

  • La souffrance physique ou mentale
  • La tristesse ou dépression
  • L’agitation, tremblement ou anxiété
  • L’irrégularité dans l’exhalation et l’inhalation du souffle.


Ces effets sont les symptômes que l’on voit le plus souvent associés au stress de notre monde moderne. En ces temps ou d’un côté il y a bouleversements, perturbations et désordres, et de l’autre une ouverture incroyable au niveau de la conscience globale, il est primordial de s’entourer des moyens nécessaires afin de s’éveiller ou de progresser dans l’épanouissement de notre démarche spirituelle.

Namaste
Véronique Pierre
http://satoshi.yoga/Chemin

Sources

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