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Saptadha Yoga: élément de solution personnelle et universelle

par Daniel Pineault


Face à la souffrance, il faut trouver une solution. Comme en épisode de pandémie, lorsque cette souffrance est universelle, elle affecte tout le monde. À une problématique universelle, devrait correspondre un processus de résolution de problème et de remise en question universelle. Certains sages y auraient-ils déjà pensé avant nous?

Les épreuves de la vie semblent parfois être le fruit du hasard, on les pense ponctuelles comme un événement non attendu qui surgit à notre grand désarrois. Ceux qui ont la capacité de prendre du recul, y voient plutôt un aboutissement logique, une chaine de causes et d’effets qui nous mène vers le mur de la déconfiture.

De toutes les époques, les philosophies, les scientifiques, les penseurs et les sages ont adressé la question « Comment faire face à la souffrance ? ». Quand elle est minime, la souffrance se résout par des actions succinctes, rapides, comme une pilule qui règle la situation, du moins temporairement. L’humain, en général, aime bien cette approche instantanée car elle le déculpabilise d’une éventuelle responsabilité, en considérant l’obstacle comme fortuit, où aucune action personnelle n’est mise en cause, le problème est alors considéré comme une simple barrière à franchir sur notre chemin de vie qui va bon train.

Certains penseurs traitent la question de la souffrance plus globalement. Ils prennent du recul pour y déceler un mécanisme récurrent qui causerait la souffrance et dont il serait possible de nous débarasser en attaquant la cause plutôt qu’en apportant seulement un soin esthétique. Ce mécanisme d’identifier une cause primaire afin d’extirper la racine du malaise, est bien connu des sages du yoga sous le nom de Saptadha Yoga - La démarche aux sept étapes (Y.Sutra II.27). Dans ce mode de pensée, au lieu de chercher une solution instantanée, ponctuelle et superficielle, le yogi qui souhaite résoudre un problème, décide d’en trouver la cause véritable par une discipline de réflexion sur lui-même, c’est le principe yoguique nommé Svadhyaya (YS II.1). Une telle pratique personnelle constante et régulière (abhyasa) n’amène pas seulement un baume de surface, mais aide à retrouver la racine du mal, jusqu’au point de pouvoir l’extirper totalement. En ce sens, la démarche du yoga est qualifiée d’universelle et certains yogis influents, dont le professeur T. Krishnamacharya (1888-1989), ont contribué à l’application de ce principe du yoga partout dans le monde moderne. Le yoga est un principe de recherche et d’expérimentation personnelle par lequel le pratiquant trouve ses propres réponses. C’est un point de vue universel donnant accès au bonheur.

2.27 L'illumination (pra̱jñā) du yogi représente le dernier (prānta) pas d'une démarche à sept (sa̱pta̱dhā) étapes.

Commentaire sur la démarche de 7 étapes: Premièrement, le yogi reconnaît l'existence de la souffrance. / Deuxièmement, il en identifie la cause. / Troisièmement, il différencie la cause de l'effet et se fixe un but à atteindre. / Quatrièmement il choisit l'outil de sa libération / Cinquièmement , il diminue l'effet des facteurs négatifs. / Sixièmement, même l'effet des gunas est neutralisé / Septièmement, le yogi connaît enfin une joie sans limite.

108.3 Daniel Pineault

Yoga Saptadha - Nous devons faire partie de la solution

Depuis l’époque des yogis de jadis, le monde a changé sous certains aspects, mais il a peut-être régressé à d’autres égards. La technologie nous a amené à un niveau jamais atteint auparavant, mais dans l’équation globale du bonheur, les moeurs, la spiritualité et le respect de la nature nourricière ont été oubliés au profit des questions de consumérisme et de profitabilité.

À la base, le point de départ de tout mécanisme de résolution de problème est Duhkha - la souffrance - de laquelle découle la volonté de s’en débarrasser. À petite dose, la souffrance est personnelle et demeure parfois même silencieuse et inconnue. Si elle prend racine, elle devient observable, sociale, communautaire; alors on la nomme, on l’identifie, on la qualifie et surtout, on veut la résoudre.

Au niveau supérieur, la souffrance prend une forme encore plus tenace, elle laisse une empreinte plus grande, nationale, internationale, mondiale. À ce niveau, on ne peut plus « ne pas se sentir concerné ». On ne peut plus seulement dire que c’est la faute des autres, on ne peut plus seulement attribuer la responsabilité de cette souffrance sur quelques individus ou phénomènes isolés. Rendus à un tel point, nous faisons partie intégrante de la problématique, et à juste titre nous devrions aussi faire partie de la solution.

Celui qui ne fait pas partie de la solution, fait évidemment partie du problème.

Transformer Duhkha en Sukha - Changer la souffrance en aisance

Pour le yogi, la logique est simple; du fait que toute manifestation nait au préalable d’une pensée, la souffrance découle inéluctablement de notre façon de penser, de notre façon de voir les choses. Le yogi comprend qu’il est difficile de changer les choses extérieures et qu’il est avantageux de commencer à changer notre propre perception intérieure, de façon à voir les choses sous un nouvel angle.

108.3 Daniel Pineault


Celui qui ne change rien , ne peut s’attendre à obtenir un résultat différent.
La solution réside d’abord dans le changement d’état d’esprit.

Une personne qui possède un bon état d’esprit sera capable de modifier son environnement. Une personne qui ne possède pas un état d’esprit noble, continuera à générer la même sempiternelle confusion tout autour.

Celui qui maitrise ses propres pensées, a le pouvoir d’influencer
positivement son entourage et le mental des autres. (YS IV.4)

Le mécanisme Saptadha Yoga

Il faut d’abord reconnaitre duhkha et admettre qu’il y a un malaise.

Pour guérir, il faut d’abord reconnaitre qu’on est malade. Pour résoudre une situation, il faut reconnaitre qu’il y a un problème et chercher à en identifier la cause (hetu). Si cet aquiessement fait défaut, c’est peine perdue. On ne peut guérir une personne qui ne se considère pas malade, pas plus qu’on ne peut résoudre la situation d’une personne qui ne se sent pas concernée par la problématique.

Il faut se fixer un objectif (hanam):

Une personne qui souhaite résoudre un problème, doit savoir où elle veut aller. Elle doit définir un nouvel état à atteindre, un niveau supérieur, amélioré, jamais atteint auparavant. Cet objectif (hanam) devient le point de mire principal de l’adepte qui ne se concentre désormais plus tellement sur le problème, mais dorénavant sur la recherche de solution.

Ne demeurez pas en mode problème, placez-vous en mode solution!
- Premier Ministre du Québec - M. François Legault - en temps de pandémie - mai 2020.

Trouver les bons outils (upayam):

Lorsque l’objectif est clair, il faut mettre l’épaule à la roue, ne pas considérer tellement les différences et les irritants mais plutôt chercher les points communs qui nous unissent pour nous dirriger vers l’objetif souhaité. En bref, il faut avoir le bon coffre d’outils que le yoga nomme upayam. En yoga, les outils personnels du travail sur soi sont nombreux, les huits membres du yoga en expriment la structure (YS II.29).

Appliquer la discipline personnelle du Astangayoga

Le yogi travaille d’abord sur lui-même pour adopter le bon état d’esprit afin de devenir lui-même un élément positif contribuant à l’amélioration de la situation globale.

Semblant parfois solitaire sur son tapis, le yogi fait le choix avisé de s’harmoniser, d’être en accord avec lui-même et avec son milieu, en s’assurant d’intervenir positivement dans la situation. Même s’il fut pensé à l’origine par les yogis de l’Inde, le yoga est un point de vue qui s’adresse à l’humanité, à la nature humaine profonde; il utilise les outils du corps, du souffle et de la pensée, communs à tous les êtres humains, au-delà des races, des couleurs, des pays, des peuples et des religions. Il s’adresse à l’humain, en relation avec sa nature fondamentale et spirituelle, car pour le yogi, toute manifestation matérielle est le fruit de l’esprit et non le contraire. L’adepte qui, par le yoga met l’harmonie au premier plan de sa vie, devient un contributeur positif à la résolution du problème.

Le Yoga résout les problèmes au niveau personnel

Yoga chikitsa est l’application du yoga pour adresser les problèmes de santé personnels. Un exemple simple et fréquent que j’ai souvent observé en 30 ans de yoga est celui du mal de dos: Des gens arrivent au yoga avec un mal de dos chronique et après quelques mois de pratique appropriée, les exercices ont tôt fini d’écarter le malaise, une compréhension corporelle s’est établie et le mal est éradiqué aussi facilement qu’il s’était à l’origine installé. Nous sommes heureux de voir l’effet positif du yoga en de telles situations.

Le yoga pourrait aussi résoudre les problèmes à l’échelle universelle : Pour comprendre cet énoncé, il faut admettre un principe simple: La somme de tous les bonheurs humains harmonieux aurait la possibilité de générer un bonheur collectif universel également harmonieux. Évidemment, ce n’est pas demain la veille où nous pourrons constater une réalisation d’une telle envergure, mais le principe demeure tout de même valable. Même si mon exemple est utopique, considérons le fait que si tous les êtres humains décidaient au même instant de prendre du recul, de se placer à l’écart et d’appliquer les principes simples du yoga qui font du bien au corps, au souffle et à l’esprit, ils en ressortiraient grandis, avec un mental plus calme, bien dans leur peau, plus tolérants et plus aimants. En rendant cet état heureux plus durable, la somme de tous les bonheurs humains individuels finirait par produire un bonheur collectif réel et palpable.

Jusqu’ici, il était pratiquement impossible de croire que l’humanité puisse un jour, au même moment, agir à l’unisson. Il aura fallu un virus pour placer la planète entière en état de cessation des activités habituelles. Un jour peut-être, l’être humain, lassé de faire face à des épreuves insurmontables décidera d’appliquer universellement les principes du yoga avec la même vivacité que celle qu’il utilise pour répondre aux urgences.

Je crois en la capacité de l’humanité de pouvoir changer pour le mieux. Le yoga est en mesure d’apporter à l’humanité plus de clarté mentale, plus de vérité, plus de justice et de compassion, en valorisant les véritables valeurs nobles.

De la souffrance nait le bonheur

Le professeur Krishnamacharya considérait que Duhkha - la souffrance - était parfois nécessaire pour que l’humain puisse admettre le besoin de changer. La souffrance n’est certes pas souhaitable; mais parfois elle est notre meilleure enseignante, notre meilleure guide vers une solution véritable.
À quoi bon sert-il de vivre, sinon à nous améliorer ? Aussi, comme l’affirme Patanjali, l’auteur des Sutra: « Dès maintenant, la souffrance peut et doit être évitée » (YS II.16). Le meilleur est à venir ! Serait-ce maintenant « Le début d’un temps nouveau » * ?

Le début d’une temps nouveau

Titre d’une belle chanson de la chanteuse Québécoise Renée Claude, malheureusement décédé en mai 2020 des suites de complications de la pandémie. Nous lui rendons hommage.

Daniel Pineault - Formé en Inde avec la famille de TKV Desikachar. Enseignant, auteur et consultant reconnu, Daniel se spécialise dans l'enseignement des Yoga Sutra, du Pranayama, du Chant Sanskrit et de la Consultation Individuelle.

Retrouvez d’autres articles de Daniel Pineault via http://satoshi.yoga/Sutra

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